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Une greffée cardiaque revit avec son propre coeur !

Le coeur malade, laissé en place après une transplantation cardiaque, a été guéri et réactivé

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LE Dr britanique Magdi Yacoub est sous les feux de l’actualité, pour une forme de miracle médical qui pose bien des questions. En 1996, il transplante, dans la poitrine de Hannah Clark, une petite Galloise de Mountain Ash, alors âgée de deux ans, un coeur tout neuf. Le sien, épuisé et doublé de volume par une inflammation chronique, ne pouvait plus la faire vivre.

Mais au lieu de retirer de ce médiastin inférieur de bébé, large comme une grosse poire, le coeur malade, sans doute pris d’une prémonition, il laisse en place le vieux coeur et rebranche en parallèle sur les vaisseaux thoraciques, le greffon cardiaque. En novembre 2005 le coeur greffé est rejeté, malgré les médicaments immunosuppresseurs, par l’organisme de Hannah. Il faut le retirer et réactiver le coeur toujours battant resté en place, seule chance de survie pour la fillette. Au cours d’une conférence de presse le jeudi 13 avril, le docteur Yacoub a indiqué qu’il y a dix ans « il avait espéré que son coeur se verrait accorder une chance »  et pourrait se rétablir. Ce qui fut effectivement fait : en 5 jours le coeur battant et à nouveau opérationnel de Hannah lui a permis de quitter la réanimation et de rentrer à la maison. Elle n’aura plus à prendre les médicaments antirejet. Ces dernières années, les progrès en chirurgie cardiaque ont effectivement démontré que, dans certains cas, le coeur cardiomyopathique, s’il était aidé par une pompe d’assistance ventriculaire mécanique, peut guérir et reprendre du service. Plusieurs malades à qui l’assistance mécanique devait permettre la survie, ou attendre la greffe, ont récupéré une fonction cardiaque normale et les chirurgiens ont pu leur retirer la pompe d’assistance. Comment peut-on trouver dans le médiastin inférieur, cette cavité bordée par les plèvres et les poumons, assez de place pour que deux coeurs côte à côte ne se gênent pas chacun dans leur fonctionnement ? Si le coeur battant depuis 10 ans n’a pas un

rythme synchrone de celui du greffon, cela n’a-t-il pas eu des conséquences hémodynamiques sur les mouvements de sang dans les artères et les veines alimentées par le mouvement cardiaque ? Comment a pu continuer à grandir ce coeur de bébé bousculé par les mouvements de son frère greffé pendant toutes ces années ? Autant de questions à la fois fascinantes pour les physiologistes, et au fond… sans grande importance pratique aujourd’hui pour les malades. En 2006, en effet, en cas de myocardite virale ou de cardiomyopathie avancée, les chirurgiens penchent plutôt pour l’implantation de longue durée d’une pompe d’assistance ventriculaire (très miniaturisée) qui permet une vie pratiquement normale. Si le muscle cardiaque ainsi mis au repos guérit de son inflammation, la désimplantation est envisagée. Si ce n’est pas le cas, le ventricule artificiel permet de garder le malade sur une liste d’attente d’une greffe de coeur. 

« Il y a eu toute une période où ces greffes dites hétérotopiques ont été tentées », explique le professeur Daniel Loisance (hôpital Henri-Mondor, Créteil). « Nous en avons fait une quinzaine, d’autres aussi. Mais nous avons arrêté : les résultats étaient mauvais, en particulier parce que le coeur natif laissé en place se remplit de caillots. S’il reprend une activité, il envoie une pluie de caillots dans la circulation et provoque des embolies. »

Autre indication testée à l’époque : utiliser ce type de greffe comme un pont en attendant un meilleur greffon, chez les malades au bord de la mort. Mais alors, la stimulation immunologique est si grande que la vraie transplantation, 3 semaines plus tard, se faisait dans de mauvaises conditions.

Source Le Figaro

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